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Slimane Bouhafs: comment le réfugié politique a été enlevé à Tunis

Le procès de Slimane Bouhafs, condamné, tôt ce matin, à 3 trois ans de prison ferme par le tribunal criminel de Dar El Beida d'Alger, a permis de connaître une partie des détails concernant son enlèvement à Tunis et son transfert à Alger où il a été emprisonné.

Dans ses réponses aux questions du juge, l’homme donne des détails graves. Il affirme d’emblée avoir été arrêté « alors qu’il était chez lui à Tunis en train de prendre une douche ».

« Des gens sont venus m’arrêter chez moi en Tunisie alors que j’étais en train de prendre une douche, et ils m’ont embarqué avec des méthodes de Daech« , déclare-t-il devant le tribunal.

Au juge qui lui demande s’ils étaient des Tunisiens ou des Algériens, Slimane Bouhafs affirme qu’il ne sait pas. « Ils m’ont emmené dans la forêt dite Djbel ahmer et ils m’ont pissé dessus, puis ils ont menacé ma fille. Quand je suis arrivé au centre Antar ( CPO) ils m’ont lavé avec un balai, tellement je puais l’urine« , raconte-t-il. Et d’ajouter: « Ils m’ont posé des questions sur le christianisme ainsi que mes relations avec l’attaché culturel des Etats Unis« .

Pour le conduire à Alger, ajoute-t-il, « les ravisseurs l’ont emmené dans la benne d’une Toyota et couvert par une bâche en plastique. Je ne sentais que les vibrations de ce véhicule car il a traversé les forêts et les montagnes« .

Slimane Bouhafs raconte également avoir subi, au moment de son kidnapping un véritable passage à tabac. « On m’a donné des coups de pieds sur la tête« . Ils n’avaient même pas le droit de m’enlever du territoire Tunisien alors que j’avais le statut de réfugié. Cette personne qui m’a arrêté vise l’État et le gouvernement algériens. Ils ont essayé de me tuer », lance-t-il.

Respirant, il enchaîne. « Ils m’ont jeté dans la forêt et m’ont couvert avec un carton. Ils m’ont dit des choses que je ne peux pas répéter ici par respect aux femmes et ils m’ont pissé dessus. Ils m’ont dit qu’ils allaient m’emmener en Libye et m’ont cité toutes mes filles. Plus encore, il m’ont fait écouter un audio d’une voix de ma femme qui pleure. Je les ai alors insultés, afin de les provoquer pour qu’ils me tuent », dit-il.

Au matin, indique-t-il, les ravisseurs le jettent à nouveau dans la benne d’une 4×4 en mettant un sachet sur ma tête. « Trois groupes se sont relayés. On est arrivé au tunnel de Bouira vers 4 heures du matin. Ils avaient un couteau dirigé sur mon ventre. Ce sont des terroristes », dénonce-t-il. Au centre Antar, dit-il, la personne qui l’a accueilli était « correcte ». « Par la suite j’ai passé 5 jours chez la police judiciaire à Alger centre. Ils m’ont auditionné et me parlaient de Kamira. Moi au départ, je pensais que c’était une caméra de télévision ou appareil photo, mais finalement ils me parlaient de Kamira Nait Sid« , précise-t-il.

Slimane Bouhafs nie également toutes accusations, affirmant avoir fait des aveux sous la pression de la police judiciaire.

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