Soudan : la Vice-Secrétaire générale de l’ONU appelle à la solidarité pour faire face à « l’une des pires crises au monde »

A l'issue d'une visite à Adré, au Tchad, vendredi 30 août 2024, la Vice-Secrétaire générale de l'ONU a appelé à la solidarité mondiale pour faire face à la famine au Soudan, ainsi qu'aux déplacements massifs causés par la guerre dans ce pays. Selon les agences de l’ONU, environ 25,6 millions de personnes – plus de la moitié de la population du Soudan – sont confrontées à une faim aiguë.
© UNICEF | Des centaines de milliers de personnes au Soudan ont été touchées par de fortes pluies et des crues soudaines depuis juin

A l’issue d’une visite à Adré, au Tchad, vendredi 30 août, la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Amina Mohammed, a appelé à la solidarité mondiale pour faire face à la famine au Soudan, ainsi qu’aux déplacements massifs causés par la guerre dans ce pays.

Le Tchad accueille plus de 1,1 million de réfugiés, dont beaucoup ont fui les violences au Soudan, où des factions armées rivales s’affrontent depuis avril 2023. Cette guerre a également déclenché des souffrances colossales à l’intérieur des frontières du Soudan.

Mme Mohammed a rencontré des responsables au Tchad et a annoncé une allocation de 5 millions de dollars du Fonds central d’intervention d’urgence de l’ONU (CERF) dans le cadre d’une réponse rapide pour soutenir les efforts de relèvement après les inondations, a indiqué vendredi le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU Stéphane Dujarric aux journalistes au siège de l’ONU à New York.

Le point de passage d’Adré : « Un lien vital pour l’acheminement de l’aide »

Le Tchad et le Soudan voisin sont aux prises avec de multiples crises. Cela comprend la guerre en cours au Soudan et les récentes inondations qui ont touché 960.000 personnes au Tchad et 310.000 au Soudan, selon les agences onusiennes.

Pendant son séjour au Tchad, Mme Mohammed a observé le fonctionnement du corridor humanitaire au nouveau point de passage d’Adré vers le Soudan, saluant cette récente ouverture comme « une étape positive » vers la fourniture d’une aide vitale au Soudan.

« Ce passage est un lien vital pour l’acheminement de l’aide à des millions de personnes au Soudan et doit rester ouvert et accessible pour faciliter l’aide humanitaire à grande échelle tout en garantissant la sécurité des travailleurs humanitaires », a dit le porte-parole Stéphane Dujarric.

Fermé pendant un an, ce corridor humanitaire permettra aux agences de l’ONU d’intensifier l’aide à 14 zones confrontées à la famine au Darfour, au Kordofan, à Khartoum et à Al Jazirah.

La Vice-Secrétaire générale de l’ONU a souligné l’importance cruciale de maintenir le poste frontière ouvert en permanence.

Le poste frontière d’Adré est la voie la plus efficace et la plus courte pour acheminer l’aide humanitaire au Soudan – et en particulier dans la région du Darfour – à l’échelle et à la vitesse requises pour répondre à l’immense crise de la faim.

« Ce que nous devons faire, c’est adapter l’ouverture de ces frontières à l’aide qui y est acheminée, ce qui signifie des ressources », a-t-elle insisté, « et nous avons donc besoin de ces ressources, et nous en avons besoin maintenant. »

L’appel de fonds de 2,7 milliards de dollars de l’ONU n’est financé qu’à 41 %.

Soudan : guerre, déplacements et faim

Des centaines de milliers de personnes au Soudan ont été touchées par de fortes pluies et des crues soudaines depuis juin de l’autre côté de la frontière, au Soudan, des experts en sécurité alimentaire ont récemment déclaré que la guerre avait plongé certaines parties de l’État du Darfour-Nord dans la famine, en particulier le camp de Zamzam, où plus d’un demi-million de personnes déplacées ont trouvé refuge.

Selon les agences de l’ONU, environ 25,6 millions de personnes – plus de la moitié de la population du Soudan – sont confrontées à une faim aiguë, dont plus de 755.000 personnes sont au bord de la famine et environ 10,7 millions de personnes sont actuellement déplacées à l’intérieur du pays.

Lors de sa visite au Soudan en début de semaine, Mme Mohammed a rencontré le Président du pays et les membres de son cabinet, qui ont convenu que le processus de paix de Djeddah devait être mis en œuvre rapidement. Elle a souligné qu’« il existe un consensus à ce sujet et qu’il n’y a aucune raison pour que cela ne puisse pas avancer ».

Toutefois, la discussion a largement porté sur l’agenda humanitaire et « l’urgence de la situation », a-t-elle dit aux journalistes lors d’une conférence de presse à Port Soudan jeudi.

Avec Onu Info

 

 

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