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Suite à un article d’opinion : Le journaliste Saad Bouakba placé en garde à vue

Le célèbre journaliste Sâad Bouakba est, depuis ce samedi 4 février, en garde à vue au commissariat central d’Alger. L’arrestation de l’ex-chroniqueur vedette d’El Khabar est survenue moins de 48 heures après la publication d’une chronique sur le site d’information Madar, où il exerce depuis plusieurs mois.

Dans un article d’opinion publié, jeudi 2 février, sous le titre « loin de la politique », le chroniqueur d’El Madar a abordé l’implantation à Djelfa du projet qatari d’élevage de vaches. Dans son papier, M. Bouakba a fait preuve de sarcasme à travers une métaphore que beaucoup ont jugé maladroite. En effet, il a qualifié les habitants de Djelfa d’« agneaux politiques » promus au rang de « vaches politiques », expliquant ses propos par le fait que les mouvements de redressement au sein des partis politiques souhaités par le pouvoir ainsi que les marches « spontanées » de soutien à la politique du régime sont souvent lancés à partir de cette wilaya, toujours classée première en terme de participation aux différentes élections. Le journaliste ne s’est pas arrêté à Djelfa, puisqu’il a poursuivi avec plusieurs autres wilayas dont Annaba, Constantine, Oran, Tlemcen… en usant toujours de sarcasme.

Le jour même de la publication de la chronique, la polémique a commencé à enfler sur les réseaux sociaux. De nombreux internautes ont condamné l’article qu’ils ont qualifié de « raciste », affirmant au passage qu’il s’agissait d’un « appel à la haine ». D’autres ont, de leur côté, estimé que les propos du journaliste ont été mal interprétés, qu’il ne s’agissait pas d’insultes et que son texte sarcastique et à la frontière du satirique ne devait pas être pris au premier degré.

Dès le lendemain, une dizaine d’associations de Djelfa ont saisi le directeur général de la sûreté nationale à travers une correspondance où ils lui demandaient d’intervenir « au nom de la loi » contre Saad Bouakba. Entre temps le journaliste, a dès le début de la polémique voulu « remettre les choses dans leur contexte », en publiant un nouveau papier où il a expliqué que ses propos ont été mal interprétés, voire déformés par ceux qu’il qualifie de « professionnels de la pêche au mal entendus ». Le journaliste explique qu’il avait « taquiné » plusieurs wilayas en faisant preuve de sarcasme, sans pour autant vouloir nuire à la région ou à ses habitants. Le chroniqueur s’est exprimé sur plusieurs médias afin de clore le sujet définitivement. Mais suite à l’auto-saisine du procureur de la République près le tribunal de Dar El-Beida, M. Bouakba a été arrêté samedi 4 février, par la police judiciaire du commissariat central d’Alger, avant d’être placé en garde à vue.

Selon El Hayat TV, l’instruction aurait été ouverte suite à une plainte déposée par le collectif d’associations de Djelfa, pour “publication et diffusion de discours de haine et apologie du racisme”. Le même média indique que le journaliste sera présenté par-devant le procureur de la République, lundi ou mardi.

Les faits reprochés à Sâad Bouakba sont en lien direct avec son métier de journaliste. Il a été arrêté pour un article de presse, ce qui en fait, dans le pire des cas, un délit de presse. Pourtant, l’article 54 de constitution algérienne est clair à ce sujet : « Le délit de presse ne peut être sanctionné par une peine privative de liberté ».

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