Syrie : HRW appelle les autorités à juger les auteurs des exécutions de civils

Human Rights Watch (HRW) a appelé mardi 10 mars 2025 les autorités syriennes à poursuivre rapidement les auteurs des exécutions sommaires dans l'ouest du pays, où selon une ONG plus de 1.000 civils, issus dans leur écrasante majorité de la communauté alaouite, ont été tués ces derniers jours.
© DR | Le Président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh

« De graves exactions d’une ampleur stupéfiante sont signalées contre des Syriens, majoritairement alaouites, dans la région côtière et ailleurs en Syrie », affirme dans un communiqué, Adam Coogle, directeur adjoint pour le Moyen-Orient de HRW.

Il a appelé le gouvernement à « agir de manière rapide et sans équivoque pour protéger les civils et poursuivre les auteurs de tirs aveugles, d’exécutions sommaires et d’autres crimes graves ».

1.093 civils tués, majoritairement alaouites, selon l’OSDH

Selon un bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), la quasi-totalité des 1.093 civils tués, appartenant principalement à la minorité musulmane alaouite, ont été victimes d’exécutions sommaires menées par les forces de sécurité ou des groupes alliés.

Human Rights Watch affirme « ne pas avoir été en mesure de vérifier le nombre de civils tués ou déplacés, mais les nécrologies circulant sur Facebook indiquent que des centaines de personnes ont été tuées, dont des familles entières », selon le communiqué.

Les violences ont été déclenchées le 6 mars par une attaque sanglante de partisans du régime déchu contre les forces de sécurité dans la région côtière de Lattaquié, où se concentre la communauté alaouite dont est issu l’ex Président Bachar al-Assad.

Ahmad al-Chareh a promis de poursuivre les responsables

Il s’agit des pires violences depuis l’arrivée au pouvoir le 8 décembre d’une coalition menée par Hayat Tahrir al-Sham (HTS) que dirige Ahmad al-Chareh, de son nom de guerre Abou Mohamed Al Joulani, aujourd’hui, Président par intérim.

Ce dernier a promis, dimanche dernier, de poursuivre les responsables de « l’effusion de sang de civils » et formé une commission d’enquête indépendante.

Même si le ministère de la Défense a annoncé lundi la fin de l’opération militaire contre les pro-Assad dans l’ouest côtier, l’OSDH a fait état de la mort le même jour de 120 civils, tués pour la plupart dans les régions de Tartous et Lattaquié sur la côte.

Avec AFP
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