Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a réaffirmé, dans la soirée du samedi 22 mars 2025, dans l’entrevue qu’il a accordé à des journalistes, et diffusée sur les chaines de la télévision publique, son engagement à ouvrir un dialogue national fin 2025 ou début 2026.
Sur le choix de cette date, le président de la République a expliqué : « Je pense que d’ici là, nous aurons résolu presque tous les problèmes hérités et comblé toutes les lacunes, ce qui nous permettra de nous consacrer aux questions politiques inclusives », souhaitant que ce dialogue « profite au pays et non aux personnes ».
Maintenir le caractère social de l’Etat
Le président de la République a réitéré son engagement à maintenir le caractère social de l’Etat et à réaliser davantage d’acquis, notamment au profit des jeunes, qui sont « l’essence même du pays », et ce, « par fidélité aux chouhada de la Révolution de libération et à la Déclaration du 1er Novembre ».
A ce titre, il a réitéré son engagement à poursuivre l’augmentation progressive des salaires et de l’allocation chômage, saluant le sens élevé du patriotisme chez la jeune génération qui est « fière de son pays ».
« La valorisation des salaires se poursuivra en fonction de la situation économique du pays et dans des proportions raisonnables, sans déséquilibrer le budget de l’Etat », a-t-il expliqué.
Création d’une entreprise pour la réalisation et la gestion des stations de dessalement
Abdelmadjid Tebboune, a annoncé le projet de création d’une entreprise nationale spécialisée dans la réalisation et la gestion des stations de dessalement de l’eau de mer.
Le président de la République a déclaré : « Nous avons pris la décision de créer une entreprise nationale de réalisation et de gestion des stations de dessalement de l’eau de mer, en misant sur nos compétences humaines, notamment les jeunes ayant participé à la réalisation de différentes stations de dessalement de l’eau de mer », dont les entreprises relevant de Sonatrach.
Exprimant sa « fierté » quant à la contribution des entreprises nationales dans la concrétisation du programme des cinq usines de dessalement de l’eau de mer, dont quatre ont été inaugurées et mises en service, d’une capacité totale de 1,5 million de m³ par jour, le président de la République a souligné que le rôle de ces entreprises a permis à l’Algérie « d’économiser des devises et de réduire les délais de réalisation d’environ 7 à 8 mois par rapport à ce que réalisent les entreprises internationales ».
Lancement d’un nouveau programme de six stations
Grâce à ces infrastructures, la part du dessalement dans l’approvisionnement en eau potable des citoyens atteindra 72%, a-t-il précisé, ajoutant que l’Algérie s’apprête à réaliser un nouveau programme comprenant 6 stations de dessalement aux capacités variables, qui ne seront pas nécessairement comme les cinq grandes stations précédentes (300.000 m³/jour).
Dans le cadre du nouveau programme, le président de la République a souligné que les travaux de réalisation d’une station dans la wilaya de Tizi Ouzou, d’une capacité de 60.000 m³/jour, ont déjà été lancés.
Autosuffisance totale en blé dur en 2025
Le président de la République a affirmé que l’Algérie avait réalisé de grands progrès en matière de sécurité alimentaire et hydrique, grâce à l’augmentation de la production agricole, notamment dans les cultures stratégiques, parallèlement à la mise en œuvre d’un programme ambitieux pour la réalisation d’usines de dessalement de l’eau de mer, l’interconnexion des barrages et l’exploitation de la nappe phréatique.
Il a précisé que l’Algérie atteindra l’autosuffisance dans plusieurs produits, notamment le blé dur où, a-t-il dit, « l’autosuffisance sera totale en 2025 ».
Après avoir salué les « grands progrès » réalisés par l’Algérie dans le domaine agricole et la réduction de sa dépendance vis-à-vis de l’étranger, il a mis en avant le rôle des agriculteurs et des investisseurs algériens qui, « accomplissent aujourd’hui des miracles » dans différentes filières à travers plusieurs régions du pays, comme en témoigne la qualité de la production nationale.
« La production agricole nationale est désormais demandée », en termes de quantité et de qualité, a fait savoir le président de la République, ajoutant que les pouvoirs publics comptaient également atteindre l’autosuffisance dans la filière laitière « d’ici deux ans », grâce à un grand projet d’investissement à Adrar en partenariat avec des investisseurs qataris pour l’élevage bovin et la production de produits laitiers.
Autorisation d’importation de bétail de pays africains comme le Mali et le Niger
Au sujet de l’élevage, le président de la République a souligné la nécessité d’adopter « une stratégie globale ». On s’est entendu avec l’Union nationale des paysans algériens (UNPA) pour « trouver une solution définitive aux problèmes enregistrés » dans cette filière.
Parmi les solutions appliquées, l’autorisation d’importation de bétail de pays africains comme le Mali et le Niger dans le cadre du troc, a précisé le président de la République, soulignant que les pouvoirs publics mettront en place des « lois strictes » pour réprimer toutes les pratiques visant à porter atteinte à la richesse animale et à la sécurité alimentaire, notamment le phénomène de l’abattage d’agnelles.
L’éleveur doit faire prévaloir l’intérêt du pays, a-t-il insisté, soutenant qu’ « on ne peut pas vendre un mouton à 17 millions de centimes » alors que l’Algérie recèle une grande richesse animale, notamment les moutons.
Doubler la production de gaz naturel dans les cinq prochaines années
A une question sur le projet du gazoduc transsaharien et la place de l’Algérie sur l’échiquier énergétique international, le président de la République a affirmé l’ambition de l’Algérie de « doubler sa production de gaz naturel dans les cinq prochaines années », soulignant que l’Algérie est devenue « un fournisseur très fiable », notamment pour le marché européen.
Et d’ajouter que les efforts sont en cours en vue de réaliser un « troisième gazoduc entre l’Algérie et l’Italie vers l’Allemagne, pour exporter l’hydrogène et l’électricité conventionnelle et non conventionnelle », insistant sur l’importance de diversifier la production nationale d’hydrocarbures, tout en rappelant la profondeur et la qualité des relations historiques entre l’Algérie et l’Italie, lesquelles se démarquent par leur « l’efficacité ».
Tebboune salue les investissements italiens en Algérie
Il a, à cet égard, salué les investissements italiens en Algérie, notamment dans le domaine du montage automobile, qui va permettre de passer à une véritable industrie basée sur l’augmentation du taux d’intégration nationale, outre l’investissement dans le domaine agricole, annonçant l’ouverture prochaine, par le Plan Enrico Mattei, ami de la révolution algérienne, de son siège en Algérie.
Le président de la République s’est également dit satisfait quant au retour à la normale des relations entre l’Algérie et l’Espagne, notamment sur le plan commercial, « après avoir connu un coup de froid », ajoutant dans ce contexte que l’Algérie « importera de ce pays une partie de ses besoins en ovins en prévision de l’Aïd El-Adha ».