Tebboune sur la condamnation de Khaled Drareni : « l’affaire n’a aucune relation avec la presse »

Abdelmadjid Tebboune s’est exprimé, dimanche, lors de l’entrevue accordée à des responsables de médias nationaux, sur l’affaire du journaliste Khaled Drareni qui a été condamné en appel, le 15 septembre, à deux ans de prison ferme. Pour le Président, l’affaire du journaliste « n’a aucune relation avec la presse ».

En effet, l’ayant déjà « qualifié » de « khabarji’ (informateur) dans une précédente interview télévisée, Abdelmadjid Tebboune a estimé, dimanche, que Khaled Drareni est « impliqué dans une affaire n’ayant aucune relation avec la presse ».

« Il n y a aucun document qui prouve sa relation avec la chaine de télévision pour laquelle il prétend travailler.Je crois que le ministre de la Communication a clarifié à trois reprises quelles étaient ses relations avec la chaîne de télévision. Les gens sont convaincus que ce n’est pas une affaire de presse », a-t-il dit.

« C’est de l’excès »

« On ne peut juger un pays où il y a 8500 journalistes et 180 quotidiens et dire qu’il n’existe pas de liberté d’expression à cause d’une personne. C’est de l’excès », a-t-il argumenté.

Selon Abdelmadjid Tebboune l’Etat fournit des « papiers d’impression et la publicité à ces quotidiens, à l’exception de cinq ou six d’entre eux qui ont leurs propres imprimeries« . « Pourtant« , poursuit-il, « aucun de ces quotidiens n’a été sanctionné« .

« On peut le faire commercialement en évoquant les dettes, mais on le fait pas« , a-t-il dit.

Tebboune ne s’arrête pas là! Il poursuit son argumentaire et assure que les restrictions imposées par les autorités ne visent pas la liberté d’expression mais les « insultes« . « Aucun individu n’est incarcéré à cause d’un article qu’il a écrit »

« Nous interdisons les injures », a-t-il dit avant d’affirmer que la loi sera appliquée à tous « l’administrateur tout comme le journaliste« .

« Peuple de seconde zone »

Concernant les rapports de certains organisations non gouvernementales sur les restrictions imposées à la liberté d’expression en Algérie, Abdelmadjid Tebboune dit qu’ils n’entraveront pas la politique du pays. Pour le chef de l’Etat, le changement en Algérie « ne plait pas à ces organisations qui ne veulent pas de démocratie pour le peuple algérien qu’il considère comme un peuple de seconde zone ».

Pour rappel, le journaliste Khaled Drareni, fondateur du site d’information Casbah-tribune et correspondant le chaine TV5Monde et de l’ONG Reporters sans frontières (RSF) à Alger, a été arrêté le 07 mars quelques instants après avoir filmé l’arrestation du militant Samir Benlarbi lors d’une manifestation populaire à Alger.

Samir Benlarbi et Khaled Drareni ainsi que Slimane Hamitouche, qui a été arrêté lui aussi le 07 mars dernier, sont donc poursuivis sur la base du même dossier. Les trois sont accusés d' »atteinte à l’unité nationale » et « incitation à attroupement non armé ».

Le 15 septembre, Khaled Drareni a été condamné à deux ans de prison ferme. Ses co-prévenus ont écopé de quatre mois de prison ferme. Condamné en première instance à trois de prison, sa peine même réduite a suscité une vague d’indignation et de colère auprès des partisans de la liberté de la presse.

Arrêté alors qu’il exerçait son métier de journaliste, les avocats de Khaled Drareni affirment qu’il est poursuivi entant que journaliste notamment pour avoir fait la couverture des manifestations populaires.

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