Une dizaine de grévistes viennent d’être suspendus, selon le chargé de communication d’Air Algérie, Amine Andaloussi. Qualifiant ce débrayage d’illégal, ce dernier affirme que la direction de l’entreprise a aussi installé une cellule de suivi de la situation.
« Une cellule de suivi présidée par le directeur général d’Air Algérie, Bekhouche Allache, a été mise en place et la compagnie a fait appel à un huissier de justice pour faire un constat au niveau de l’aéroport international d’Alger suite à l’arrêt de travail illégal enclenché par les techniciens de maintenance des avions depuis la nuit de dimanche au lundi. Une rapport détaillé sur la situation a été élaboré », indique-t-il dans une déclaration à l’agence APS.
Face à ce mouvement de protestation, la compagnie, ajoute-t-il, a pris les mesures adéquates à l’encontre des contrevenants conformément aux procédures et lois en vigueur. Selon lui, la suspension des 10 grévistes est une première étape « en attendant le parachèvement de toutes les procédures juridiques légales prévues par le code du travail algérien ».
Revendication salariale
Il est à rappeler que le syndicat national des techniciens de la maintenance des avions (SNTMA) revendiquait, depuis plus de deux ans, la satisfaction de trois revendications principales, à savoir « la révision de la grille des salaires et des primes conformément aux dispositions de la convention collective », « l’accélération de l’intégration des travailleurs sous contrats à durée déterminée » et « l’arrêt des mises à pied abusives et les ponctions sur salaires sans motifs valables ».
Des revendications que les responsables de la compagnie ne sont pas en mesure de satisfaire pour l’instant. Pour le P-dg d’Air Algérie, Bekhouche Allache « la situation financière de la compagnie ne permet pas de procéder à une révision de la grille des salaires », affirmant que Air Algérie avait mis cette revendication parmi « les priorités » à prendre en charge une fois sa bonne santé financière rétablie.
Le FFS appelle les travailleurs à la vigilance
Réagissant le front des forces socialistes (FFS) dénonce l’attitude de la direction d’Air Algérie. « Au lieu de recourir à la négociation avec les représentants syndicaux, l’administration a opté pour le traitement autoritaire en procédant à la suspension des grévistes et au recours à la justice », lit-on dans un communiqué du parti, rendu public hier.
Et d’ajouter : « Le FFS dénonce énergiquement la réaction brutale des autorités face à chaque mouvement de protestation pacifique. Le FFS réitère son exigence d’ouvrir un dialogue inclusif avec l’ensemble des partenaires sociaux en vue d’aboutir à des solutions consensuelles. De même qu’il interpelle les autorités pour mettre fin aux intimidations, et aux procédures disciplinaires abusives à l’égard des travailleurs ». Dans la foulée, le parti appelle « les travailleurs à la vigilance et à la mobilisation pacifique pour faire aboutir leurs revendications légitimes ».
