Tentatives de reprendre le Hirak : Arrestations dans plusieurs wilayas

© Interlignes | Arrestation des étudiants lors des manifestations contre le pouvoir et la désignation de Bensalah à la tête de l'Etat
© INTERLIGNES | Arrestation des étudiants lors des manifestations contre le pouvoir et la désignation de Bensalah à la tête de l'Etat

Malgré les appels à la vigilance lancés par des figures et militants du Hirak, des manifestations ont eu lieu ce vendredi dans plusieurs wilayas dans le but renouer avec le mouvement populaire suspendu en mars dernier en raison de la pandémie de coronavirus.

Sans surprise, les éléments de la police, déployés sur les lieux habituels du hirak en prévision des marches d’aujourd’hui, ont tenté d’empêcher les rassemblements en dispersant les manifestants et en opérant une série d’arrestations.

Sur le fil de la page du comité national pour la libération des détenus (CNLD), une nouvelle photo est ajoutée en moyenne chaque cinq minutes. Ce qui laisse entendre le grand nombre des personnes arrêtées ce vendredi.

« Parmi les dizaines de personnes arrêtées : Fateh Banoune, Amrouche Mouloud, Hamza Merzouk, Antar Merzouk », indique le CNLD en rapportant les noms des personnes arrêtées à Bouira.

A Alger, la même source indique que la figure du Hirak Khalti Baya est arrêtée auprès de deux autres militantes. « Elles sont embarquées au commissariat de Cavaignac », précise l’association de soutien.

Des postes similaires sont diffusés au profit des militants arrêtés à Constantine, Béjaia, Tlemcen, Ouargla, Annaba, Oran et Ain Defla ainsi que dans d’autres wilayas.

La plupart ont été conduits au commissariat le plus proche du lieu du rassemblement tandis que d’autres ont été relâchés à l’image d’Ali Yebbou, Massi Bouchetta, Moussa Sayad arrêtés plutôt aujourd’hui à Tizi-Ouzou puis relâchés du commissariat des Ouadhias, toujours selon la même source.

Pendant ce temps, les militants qui ont répondu aux appels de vigilance et qui suivaient l’actualité des marches par le biais des réseaux sociaux, ont lancé des appels à la vigilance rappelant à chaque fois le caractère pacifique du Hirak.

De son coté, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme a appelé au calme suite aux émeutes qui ont éclaté à Béjaia entre les manifestants et la police.

« Malgré ses appels incessants à la clairvoyance et au sens de la responsabilité, la LADDH a eu déjà l’occasion d’alerter sur les risques d’embrasement suite à la campagne de la répression qui s’est abattue sur le hirak pacifique et ses activistes depuis le début du confinement en profitant de la trêve sanitaire décrétée par le Hirak de manière unanime, volontaire et unilatérale. Une campagne honteuse qui a nourrit le sentiment d’exasperation et du mépris », reproche la LADDH dans un communiqué.

Aujourd’hui, inquiète quant à l’évolution de la situation, l’association appelle « la population au calme et au respect du stricte cadre pacifique. Elle appelle les autorités à la retenue et à l’arrêt de la répression et des arrestations et rappelle que c’est les arrestations des activistes qui ont fait sortir les gens dans la rue malgré les appels au calme et à la raison », poursuit la Ligue.

C’est pourquoi, la LADDH « appelle les autorités à la libération de l’ensemble des activistes arrêtés aujourd’hui à lechel national et rappelle sa demande de libération de l’ensemble des détenus d’opinion et l’ouverture du champs politique et médiatique ».

Pour rappel, dès que des appels à la reprise du Hirak ont fait surface, des appels à la vigilance et à la raison ont été lancés en contrepartie. Plusieurs figures et militants ont appelé à attendre la fin de la pandémie pour réinvestir les rues et reprendre le mouvement populaire.

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