Tizi-Ouzou : le risque d’une année blanche plane

En grève depuis le 20 Novembre dernier, les enseignants affiliés au syndicat CNAPESTE maintiennent leur mouvement de contestation. Les associations des parents d'élèves et partis politiques accusent les autorités pour leur "silence complice".

 La direction de l’éducation de la wilaya de Tizi Ouzou a commencé, ce mardi 09 Janvier 2018, à adresser des mises en demeure aux enseignants grévistes. Malgré l’appel à la sagesse de la fédération des parents d’élèves, le bras de fer entre l’administration et le syndicat autonome CAPESTE à Tizi-Ouzou continue. Dimanche dernier, la rentrée scolaire a été encore compromise dans de nombreux établissements scolaires notamment dans les lycées où les enseignants sont en grève depuis deux mois à l’appel de la section syndicale du Cnapeste après l’agression d’une enseignante à l’intérieur de la direction de l’éducation par une policière.
La fédération des associations des parents d’élèves a appelé à un rassemblement de protestation devant la direction de l’éducation. Youcef Aouchich, président d’APW de Tizi-Ouzou a tiré à boulets rouges sur le wali de Tizi-Ouzou Mohamed Bouderbali en soulignant « l’absence de volonté de la part de l’administration d’œuvrer en faveur du règlement de cette crise qui prend en otages des élèves». Le Président d’APW a expliqué que «les ponctions des salaires décidés par la tutelle et les agissements visant à encourager la confrontation entre parents d’élèves et enseignants n’œuvrent pas au profit du dénouement ».
détresse
Hier soir, la fédération FFS de Tizi-Ouzou s’est exprimée dans un communiqué sur ce conflit et estime que « la grève qui touche les établissements scolaires de notre wilaya perdure sans qu’une solution ne vienne mettre fin à la détresse des élèves et à l’inquiétude de leurs parents » avant d’ajouter que « la fédération FFS de Tizi-Ouzou regrette l’absence d’une volonté claire de la part des autorités de régler cette crise ».
Le parti du feu Hocine Ait Ahmed salue toutefois la lucidité et l’esprit de responsabilité des élèves et de leurs parents qui ne se sont pas laissés entrainer dans une logique de confrontation contre les enseignants, et appelle les deux partenaires à travailler ensemble pour donner un dénouement positif à cette situation. « Devant la gravité de la situation et l’urgence d’une solution, le FFS met les autorités devant leurs responsabilités quant à leur démarche dans ce conflit et appelle toutes les parties à privilégier le dialogue et le compromis pour aboutir à une solution dans l’intérêt de notre wilaya et de nos enfants » rapporte le communiqué.
Benghabrit
Ce matin, sur les ondes de la radio nationale, la ministre de l’éducation Noria Benghabrit estime quant à elle que le dialogue est en cours dans la wilaya de Tizi-Ouzou mais cela « n’est pas synonyme de fin du conflit ».

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