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Tournant le dos à la revendication populaire : le pouvoir veut-il aggraver la crise ?

Maintien du gouvernement Bedoui, intronisation d’Abdelkader Bensalah, menaces de Gaïd Salah et…au final convocation du corps électoral pour la tenue d’une élection présidentielle le 4 juillet prochain. Le pouvoir passe à la vitesse supérieure pour imposer le fait accompli.

 

Hormis le départ du président Bouteflika contraint à renoncer au 5e mandat et à mettre fin à 4e mandature à moins d’un mois de son expiration, les tenants du régime ne changent rien à leur agenda.

Alors que la mobilisation populaire n’a rien perdu de sa force et à la veille d’un huitième vendredi de manifestation, le chef d’Etat très contesté par les Algériens, décide de convoquer le corps électoral. Mardi, Abdelkader Bensalah a prononcé aussi un discours à la Nation dans lequel il appelle la classe politique au dialogue, avant de préciser que sa mission à la tête de l’Etat se termine dans 90 jours.

Ce faisant, il promet aussi la création de la commission indépendante d’organisation des élections. Il annonce ainsi la couleur. La volonté du pouvoir s’est précisé, ce mercredi, avec l’intervention du chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah.

« Au nom du respect de la Constitution »    

Dans un discours prononcés devant les cadres de l’ANP au niveau de la 2e région militaire, Ahmed Gaïd Salah insiste sur la nécessité de rester dans le cadre constitutionnel.

« La conduite de la période de transition nécessite un ensemble de mécanisme dont la mise en œuvre doit s’effectuer conformément à la Constitution qui stipule que le président du Conseil de la nation que choisit le Parlement avec ses deux chambres, après le constat de la vacance, assume la charge de chef de l’État pour une durée de trois mois, avec des prérogatives limitées, jusqu’à l’élection du nouveau président de la République », explique-t-il.

Exit donc les article 7 et 8 de la Constitution invoqués la semaine dernière pour prouver son adhésion totale aux revendications de la rue Algérienne. Pour défendre son soutien à la solution constitutionnelle de la crise, Ahmed Gaïd Salah invoque « la fameuse main étrangère ».

Selon lui, « des parties étrangères veulent mettre en exécution leurs desseins visant à déstabiliser le pays vers un vide constitutionnel et détruire les institutions de l’État, voire provoquer une déclaration de l’état d’exception ».

Le gouvernement Bedoui reste de marbre

Comme Bensalah et Ahmed Gaïd Salah, le gouvernement Bedoui reste de marbre face à l’exigence de son départ. Il s’accroche aussi à la légalité constitutionnelle. « Non, la constitution n’est pas dépassée. Elle n’est pas nulle et non advenue, tant qu’il n’y a pas une nouvelle constitution », déclare le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Hassane Rabhi.

S’exprimant lors d’une conférence de presse, « les pouvoirs publics sont à l’écoute du peuple ». « Étant donné que le pays s’est engagé dans un processus démocratique, on ne peut pas sortir du cadre constitutionnel et des préceptes de la démocratie. Il ne faut pas sortir du champ légal », soutient-il.

Recours à la répression   

Afin d’imposer cette feuille de route, le pouvoir semble avoir décidé de recourir à la répression pour vider les rues des manifestants qui exigent le départ du système et ses représentants. Depuis le début de la semaine en cours, les forces de l’ordre semblent être instruites de siffler la fin des manifestations.

Plusieurs marches et rassemblements ont été interdits, durant les quatre derniers jours, dans la capitale. Les policiers ont violemment réprimé les étudiants et les syndicalistes. Est-il un prélude à un retour à la case départ ? Le pouvoir veut-il fermer les espaces d’expression au nom du respect « de la démocratie et de la constitution » ?

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