Transport aérien : Pourquoi la reprise des vols présente « un grand risque »

L’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) a mis en garde mercredi contre les risques, par exemple de fatigue des pilotes d’avions, alors que les compagnies aériennes se préparent à la levée des restrictions de vols.

« Même si les restrictions de vols sont levées, l’industrie aura des difficultés à accélérer et reprendre ses activités », a prévenu l’agence onusienne. L’OACI s’attend en outre à ce que les destinations où persiste l’épidémie ne puissent plus héberger les membres d’équipage, pour se reposer entre les vols.

Malgré les risques, plusieurs compagnies au monde, dont Air France ont annoncé la reprise progressives des vols dès la semaine prochaines.

« En conséquence, cela pourrait entraîner des contraintes sur les limitations obligatoires de temps de vol et de la fatigue. » Ces avertissements sont contenus dans un manuel que l’OACI a adressé aux autorités responsables du transport aérien et qui formule des recommandations pour prévenir les risques liés à la reprise du trafic aérien.

La pandémie de coronavirus a cloué au sol des flottes d’avions dans le monde entier, avec le confinement des populations un peu partout et la fermeture des frontières et aéroports. La pandémie a également mis en lumière les difficultés à faire respecter les mesures de distanciation physique à bord des avions.

La fermeture des centres d’entraînement des pilotes sur simulateurs de vols et des centres médicaux a entraîné des contretemps « importants » sur les personnels en formation et les contrôleurs aériens.

L’octroi de certificats médicaux, licences de vol et autres documents obligatoires a également été repoussé, souligne l’OACI, qui plaide pour que les autorités en charge de l’aviation civile prévoient d’examiner des demandes d’exemption « au cas par cas ».

L’OACI demande également à ce que les autorités préparent une « évaluation au regard des risques pour la sécurité ainsi que des propositions d’atténuation de ces risques supplémentaires ».

« Des exemptions sectorielles pourraient également être accordées », suggère l’organisation. Au 30 avril, l’OACI a estimé que la pandémie pourrait réduire de 1,5 milliard le nombre de passagers dans le ciel cette année. De nombreuses compagnies aériennes, prises à la gorge et sans perspectives de rebond avant de longs mois, voire des années, ont appelé au secours les Etats.

Avec APS

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