Trente-deux journalistes et collaborateurs de médias ont trouvé la mort depuis le début de l’année selon Reporters sans frontières (RSF), un chiffre en baisse comparé à 2019 en raison de la crise sanitaire mais qui reste toutefois inquiétant, souligne l’ONG.
A l’occasion lundi de la « Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes« , RSF réitère sa requête auprès du secrétaire général des Nations Unies à savoir Antonio Guterres et ce, afin de créer un poste de « représentant spécial pour la sécurité des journalistes« .
« Il reste un peu plus d’un an au secrétaire général pour agir et laisser un héritage significatif en matière de lutte contre l’impunité et de protection des journalistes. La désignation d’un membre de son équipe comme contact privilégié, seule action concrète qu’il ait mené pour l’instant, ce n’est pas suffisant« , regrette le secrétaire général de l’ONG, Christophe Deloire, dans une tribune publiée lundi dans plusieurs médias.
En effet, durant l’année 2019, 49 journalistes avaient été assassinés dans le monde. Un chiffre qui paradoxalement est en nette baisse par rapport à l’année d’avant, les zones de conflit ayant été moins meurtrières pour les journalistes car ces derniers s’y rendent de moins en moins, selon RSF.
Cependant, si la baisse est encore plus marquée en 2020, avec pour le moment 29 journalistes et trois collaborateurs de médias tués depuis le début de l’année, c’est parce qu’avec la crise sanitaire beaucoup de journalistes ne sont pas déplacés sur le terrain, rapporte RSF, qui publiera prochainement son bilan définitif, comme a leur accoutumance.
« La période de la Covid-19 a réellement changé la donne sur le terrain. Moins de journalistes ont été tués mais il y a eu plus de pressions et d’exactions contre les journalistes« , souligne RSF, ajoutant que « les menaces sont de plus en plus nuancées et beaucoup plus difficiles à combattre« .
« Sur la dernière décennie, presque 1.000 journalistes ont été tués en lien avec leur travail, des crimes quasiment toujours impunis. Beaucoup de ces cas n’ont pas fait l’objet d’une véritable enquête et les coupables n’ont jamais eu à répondre de leurs actes« , s’indigne-t-il, en mettant l’accent sur le « manque de mécanismes internationaux efficaces« .
C’est pourquoi, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) lance de son côté une campagne mondiale qui a pour but de « dénoncer ceux qui ordonnent les crimes contre les journalistes mais demeurent impunis, ainsi que pour exhorter les gouvernements à prendre des mesures urgentes afin d’en finir avec l’impunité et protéger la liberté de la presse« , d’après un communiqué.