Tribunal de Sidi M’hamed : dix ans de prison ferme requise à l’encontre de l’ex-ministre délégué Nassim Diafat

Une peine de dix ans de prison a été requise à l’encontre de l'ex-ministre délégué chargé de la Micro-entreprise, Nassim Diafat. Il est poursuivi pour des chefs d’accusation liés à la « dilapidation de l’argent public », « trafic d’influence » et « enrichissement illicite », entre autres. 
© DR | Nassim Diafat, ancien ministre délégué auprès du premier ministre chargé des micro-entreprises

L’ex-ministre délégué chargé de la Micro-entreprise, Nassim Diafat, arrêté en avril 2023, est poursuivi pour des chefs d’accusation liés à la « dilapidation de l’argent public », « trafic d’influence » et « enrichissement illicite », entre autres. Il rejoint le gouvernement de Abdelaziz Djerad le 2 janvier 2020 avant de le quitter le 8 septembre 2022. Entre-temps, Aïmene Benabderrahmane avait remplacé Djerad le 30 juin 2021.

Ce lundi 22 janvier 2024, le parquet près le pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed (Alger), où se déroule le procès depuis le 17 janvier, a requis 10 ans de prison ferme à l’encontre de l’ex-ministre délégué.

Par ailleurs, des peines allant de 8 ans à 2 ans de prison ferme ont été également requises à l’encontre des autres accusés, dont des membres de la famille du principal accusé, Nassim Diafat, à savoir ses deux frères et son épouse, d’anciens directeurs généraux de la Société algérienne de réalisation d’équipements et d’infrastructures métalliques (ALRIM), une des filiales du groupe public industriel Imetal, et de l’Agence nationale d’appui et de développement de l’entrepreneuriat (ANADE), anciennement Ansej.

Selon l’arrêt de renvoi, des « avantages » auraient été accordés par ALRIM à des membres de la famille Diafat. L’ex-ministre est également accusé de n’avoir rien fait pour annuler une instruction émanant de la direction de l’Anade datée du 22 septembre 2020, et qui se réfère à lui et au Premier ministre, dans laquelle il est demandé aux chefs des agences de l’Anade de cesser les poursuites judiciaires contre les bénéficiaires des crédits qui ne se seraient pas acquittés de leurs dettes, y compris ceux qui ont vendu le matériel acquis via ce mécanisme.

Durant ce procès, et tout en niant les accusations le visant, l’ex ministre délégué, a affirmé qu’il « n’avait jamais travaillé dans l’administration avant qu’il ne soit nommé ministre », rappelant qu’il avait été « président d’une association pendant sept ans avant de s’engager dans le soutien à l’actuel Président ».

L’affaire a également révélé que certains chiffres avancés par rapport au nombre réel des entreprises créées via les mécanismes Anade sont inexacts. D’ailleurs, le représentant du ministère public a reproché à l’ex-ministre, durant ce procès, l’élaboration de rapports, transmis au Premier ministère, contenant de faux chiffres.

Nassim Diafat a, à cet effet, nié être au courant de l’existence « des 12 000 sociétés fictives ». « Ce n’est qu’après avoir reçu la visite des responsables de l’Anade que j’ai été informé que 21% des entreprises Anade sont inexistantes et 6% n’ont plus leur matériel », a-t-il déclaré, d’avant d’indiquer qu’il avait à ce titre « envoyé un rapport au Premier ministère dans lequel il a été mentionné que 146 571 avaient un problème de remboursement ».

Le procès se poursuit toujours. Le verdict devrait être prononcé dans les tous prochains jours.

 

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