Tunisie : Ghannouchi poursuivi pour « complot en vue de porter atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat »

Le leader du parti islamiste tunisien Ennahda, Rached Ghannouchi, arrêté, lundi 17 avril, a été placé, hier, en détention provisoire. Selon le parquet de Tunis, onze autres personnes, dont des conseillers de Ghannouchi et d’ex-députés du parti, sont poursuivis dans ce dossier relatif à un « complot en vue de porter atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat ». Cinq parmi ces mis en cause ont été placés sous contrôle judiciaire. 
@DR/ Rached Ghannouchi, leader du parti tunisien Ennahdha

Le parquet de Tunis a rendu public, hier, dans un communiqué, les noms des personnes poursuivies dans le sillage de l’arrestation du leader du parti islamiste tunisien Ennahda, Rached Ghannouchi. Au nombre de onze (douze donc avec Ghannouchi), les mis en causes se comptent surtout parmi les proches collaborateurs du leader d’Ennahda. On y trouve, entre autres, Mohamed Al Qoumani, Abdallah Skhiri ou encore Mohamed Chniba, pour ne citer que ceux-là.

Ces personnalités politiques du parti islamiste sont poursuivies pour « complot en vue de porter atteinte à la sureté intérieure de l’Etat » en vertu, comme l’a indiqué le parquet, des articles 68 et 72 du code pénal tunisien.

L’article 68 stipule qu’ « est puni de cinq ans d’emprisonnement l’auteur du complot formé dans le but de commettre l’un des attentats contre la sûreté intérieure de l’Etat prévus aux articles 63, 64 et 72 du présent code » et que « la peine est de deux ans d’emprisonnement si le complot n’a pas été suivi d’un acte préparatoire tendant à l’exécution de l’attentat ».

Si les articles 63 et 64 concernent l’ « attentat » commis contre le chef de l’Etat (peine de mort pour l’attentat contre la vie et quinze ans d’de prison pour voies de fait), l’article 72 stipule qu’ «est puni de la peine de mort l’auteur de l’attentat ayant pour but de changer la forme du gouvernement, d’inciter les gens à s’armer les uns contre les autres  ou à provoquer le désordre, le meurtre ou le pillage sur le territoire tunisien ».

Selon les médias tunisiens, Rached Ghannouchi a été arrêté, lundi, à la suite de la diffusion le montrant déclarer que « la Tunisie sans l’islam politique et la gauche est un projet de guerre civile ».

Au lendemain de son arrestation, les locaux du parti Ennahda ont été scellés. De même pour le siège national de la coalition « Front du salut ».

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