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Tunisie-Maroc: crise ouverte à cause du Sahara occidental

Entre la Tunisie et le Maroc, c’est la guerre des déclarations. La crise ouverte suite au rappel par le Maroc de son ambassadeur à Tunis, semble bien partie pour durer.  

À l’origine de ce différend, l’accueil réservé par le président tunisien Kaïs Saïed au président de la RASD, Ibrahim Ghali, et la participation du Sahara occidental aux travaux du 8e Sommet Afrique-Japon, qui se déroulent à Tunis.

Réagissant aux accusations du Maroc, la Tunisie a annoncé vendredi soir avoir rappelé à son tour son ambassadeur.   Tout en «insistant sur la non-ingérence dans les affaires internes des Etats et le respect de leur choix, la Tunisie affirme son rejet de toute ingérence dans ses affaires internes et la souveraineté de ses décisions. Sur cette base, la Tunisie a décidé d’inviter son ambassadeur à Rabat immédiatement pour consultations», écrit le ministère tunisien des Affaires étrangères dans un communiqué.

Rappel d’ambassadeurs

Ce rappel est intervenu en réaction à la décision du Maroc qui a reproché à la Tunisie d’«avoir multiplié les actes hostiles envers le Royaume marocain et ses intérêts», de rappeler son ambassadeur à Tunis. «L’accueil qu’a réservé le Chef de l’Etat tunisien au chef des milices séparatistes (Ibrahim Ghali, NDLR) est un acte dangereux et sans précédent, qui porte profondément atteinte aux sentiments du peuple marocain et ses forces vives », avait indiqué le ministère marocain des affaires étrangères.  Le Maroc a, en outre décidé de «ne pas participer» au Sommet Afrique-Japon qui se tient en Tunisie. 

Mais, pour la Tunisie, la position du régime marocain n’a pas lieu d’être. La Tunisie rappelle en effet, un certain nombre de détails qui balayent d’un revers de la main les ‘’reproches’’ du Makhzen.

«L’Union africaine, en sa qualité de principal participant à l’organisation de la Conférence international de Tokyo, a dans une première étape, publié un mémorandum invitant tous ses membres, y compris la République arabe sahraouie démocratique, à participer aux activités du Sommet de la TICAD 8 en Tunisie », rappelle le département tunisien des AE.  

Et d’ajouter que dans une seconde étape, «le chef de la mission africaine a adressé une invitation individuelle  à la RASD pour participer à ce sommet».

La RASD, membre de l’UA

Ces deux invitations interviennent, ajoute la diplomatie tunisienne, «en application des décisions du Conseil exécutif de l’UA lors de sa réunion tenue à Lusaka (Zambie) les 14 et 15 juillet 2022 – en présence de la délégation marocaine – où il a été insisté sur la nécessité d’inviter tous les membres de l’UA à participer au sommet Ticad-8 ».

De plus, «la RASD a déjà participé» aux 6e et 7e éditions dudit Sommet qui se sont déroulées à Nairobi (Kenya) en 2016 et Yokohama (Japon) en 2019 ainsi qu’à «d’autres réunions régionales telles que le Sommet Afrique-Europe tenu en février 2022 à Bruxelles avec la participation du Maroc à tous ces sommets», rappelle la Tunisie.

Neutralité

Partant de ces données, Tunis estime qu’ «il n’y a aucun justificatif raisonnable» au communiqué du Maroc, affirmant avoir respecté les procédures de préparation liées à l’organisation du Sommet. S’agissant du conflit au Sahara occidental, la Tunisie a réaffirmé son attachement à sa position de «neutralité», et ce en respect de la légalité internationale. «Une position qui ne changera pas, jusqu’à ce que les parties concernées trouvent une solution pacifique qui arrange tout le monde», insiste-t-elle.

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