UGTA : les enjeux d’un congrès

Le secrétaire général par intérim de l’UGTA, Hamou Touahria, poursuit la réhabilitation des responsables des unions de wilayas qui ont été suspendus durant l’ère Salim Labatcha. L’objectif étant de faire en sorte que le 14e congrès de la Centrale syndicale se déroule dans les « meilleures conditions ». Par ailleurs, au-delà de l’enjeu lié au poste de secrétaire général, il est question de revoir les statuts de sorte à ce que désormais le SG soit élu directement par les congressistes.
© DR | Hamou Touahria président les travaux du 12e congrès de l'Union d'ALger de l'UGTA

Plusieurs secrétaire-généraux d’unions de wilayas de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), visés par des décisions disciplinaires ces toutes dernières années, notamment ceux qui s’étaient opposés à l’intronisation de Salim Labatcha à la tête de la Centrale syndicale, en 2019, ont été réhabilités par le secrétaire général par intérim Hamou Touahria. Ce dernier, faut-il le rappeler, a été désigné à ce poste par le secrétariat national de l’UGTA, le 4 mars 2023, à la suite de la démission de Labatcha pour des « raisons personnelles », d’après les termes du communiqué de l’organisation syndicale.

A cet effet, après avoir pris ses fonctions, Touahria s’est penché, entre autres, sur le « dossier » des responsables syndicaux « suspendus » sous l’ère de son prédécesseur, ou même par Abdelmadjid Sidi Said, lors de la préparation du 13e congrès en 2019 qui avait vu l’arrivée de Labatcha à la tête de l’UGTA.

Ainsi, le 29 avril dernier, Hamou Touahria a présidé le 12e congrès de l’Union UGTA de la wilaya d’Alger. C’est Amar Takdjout, réhabilité moins d’un mois plutôt (le 23 mars 2023) qui a été élu secrétaire général. Celui-ci avait été suspendu par Labatcha en 2019 après qu’il ait décidé de « boycotter » les travaux du 13e congrès.

Cette semaine, c’était autour de trois autres responsables d’unions de wilayas de se voir réhabilités d’une manière officielle. Le dernier en date étant Soualah Madani, suspendu en 2021, réhabilité en tant que secrétaire général de l’union de wilaya de Tipaza, le 3 mai dernier, et installé à la tête de la commission exécutive de la même wilaya le 8 mai. Avant lui, il y avait Souad Baroudi, réhabilitée en tant que SG de l’Union de wilaya de Tlemcen et Abdelkader Messous, à Chlef.

A l’occasion de chacune de ses interventions publiques, Hamou Touahria, réaffirme sa volonté de « rassembler » les rangs de l’UGTA. Au-delà de la « réparation », il est question aussi de faire en sorte que le 14e congrès, devant se tenir selon toute vraisemblance durant l’été, puisse se dérouler sans contestation. Un « rassemblement », souhaité par beaucoup de syndicalistes, qui puisse « redynamiser » l’activité syndicale de la Centrale en faveur des travailleurs, comme nous l’a indiqué un membre de la Commission exécutive nationale.

Vers l’amendement de l’article 45 des statues ?

Au-delà de l’élection du SG, Touahria devant être « plébiscité », à priori, même si une autre option n’est pas à écarter, l’autre enjeu concerne les statuts de la Centrale syndicale. Plusieurs syndicalistes plaident pour l’amendement de l’article 45 qui stipule que l’élection du secrétaire général et les membres du secrétariat national relèvent des attributions de la Commission exécutive nationale (instance suprême de l’UGTA dans l’intervalle de deux congrès, selon l’article 41) dont les 181 membres sont élus lors du congrès. Ces syndicalistes voudraient que ce soit les délégués qui élisent directement le secrétaire général lors du congrès. L’option fait-elle l’unanimité pour qu’elle soit adoptée lors de ce prochain congrès ? Difficile de le dire, ajoute notre source.

En dernier lieu, il est clair que ce prochain congrès de l’UGTA s’annonce important pour l’organisation syndicale, qui a vécu énormément de « turbulences » ces toutes dernières années. Il est sans rappeler que Salim Labatcha, qui a démissionné de son poste le 4 mars 2023, à une année de la fin de son mandat, a été élu lors du 13e congrès qui s’est tenu les 21 et 22 juin 2019, à la suite de la décision de Abdelmadjid Sidi Saïd d’écourter son mandat de quelques mois dans la foulée du Hirak.

La Commission de préparation du 14e congrès, présidée par Hamou Touahria, a été installée le 3 mai dernier.