Ukraine : L’ « inquiétude » des Européens face aux « tractations » russo-américaines

L'initiative prise par Donald Trump directement avec Vladimir Poutine sur l'Ukraine n'est pas une « trahison » de ce pays, a assuré ce jeudi 13 février 2025 le chef du Pentagone lors d'une réunion avec les européens qui, pris de court, réclament une place à la table des négociations.
© DR | Le Président américain, Donald Trump, et russe Vladimir Poutine vont se rencontrer en Arabie Saoudite

L’initiative prise par Donald Trump directement avec Vladimir Poutine sur l’Ukraine n’est pas une « trahison » de ce pays, a assuré aujourd’hui le chef du Pentagone lors d’une réunion avec les alliés européens qui, pris de court, réclament une place à la table des négociations.

Donald Trump a fait savoir mercredi qu’il rencontrerait son homologue russe Vladimir Poutine en Arabie Saoudite, peu après un échange téléphonique entre les deux dirigeants qui ont convenu d’engager « immédiatement » des négociations pour mettre fin à la guerre en Ukraine.

« Il n’y a pas de trahison », a déclaré Pete Hegseth depuis le siège de l’Alliance à Bruxelles. « Il y a la reconnaissance que le monde entier et les Etats-Unis sont investis dans la paix, une paix négociée », a-t-il ajouté, avant le début d’une réunion des ministres de la Défense de l’Otan.

Olaf Scholz dit refuser une « paix imposée » à l’Ukraine

Mais l’Allemagne, deuxième plus important contributeur d’aide militaire à l’Ukraine après Washington, est loin d’être rassurée. Son chancelier Olaf Scholz a dit jeudi refuser une « paix imposée » à l’Ukraine, et son ministre de la Défense Boris Pistorius s’est montré critique de la méthode Trump.

Il est « regrettable » que le président américain Donald Trump ait fait des « concessions » à Vladimir Poutine sur l’Ukraine « avant même le début des négociations », a-t-il affirmé devant la presse.

« A mon avis, il aurait été préférable de parler de la question de l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan ou de possibles pertes de territoire à la table des négociations », a affirmé M. Pistorius devant la presse. Les Etats-Unis ont indiqué mercredi qu’une adhésion de l’Ukraine n’était pas réaliste, tout comme un retour de l’Ukraine dans ses frontières d’avant 2014, c’est-à-dire avec la Crimée, annexée par Moscou.

L’Ukraine doit être « étroitement engagée » dans toute négociation de paix, selon le secrétaire général de l’Otan

Ainsi, plusieurs pays européens ont insisté sur la nécessité que rien ne se fasse sans l’Ukraine et que l’Europe soit bien présente à la table des futures discussions.

L’Ukraine doit être « étroitement engagée » dans toute négociation de paix et tout accord doit être « durable », a averti le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte.

« Il ne peut pas y avoir de négociation sur l’Ukraine sans l’Ukraine », a affirmé de son côté le ministre britannique de la Défense John Healey, faisant écho à des déclarations similaires de ses collègues des Affaires étrangères mercredi à Paris.

« Pour nous, il est tout à fait naturel que nous, en tant qu’Alliés européens, soyons engagés dans ces discussions », a affirmé le ministre suédois de la Défense Pal Jonson. L’an dernier, nous avons fourni environ 60% du soutien militaire » à l’Ukraine, a-t-il rappelé.

En somme, l’annonce de l’ouverture « immédiate » de négociations de paix sur l’Ukraine, et le discours de vérité du nouveau secrétaire américain à la Défense exigeant des Européens qu’ils se prennent en mains, a eu l’effet d’un coup de tonnerre au siège de l’Alliance.

Avec AFP

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