Un nouveau rapport d’Amnesty dénonce les atrocités contre les migrants et réfugiés en Libye

l’Organisation non gouvernementale Amnesty International a dénoncé dans un nouveau rapport, publié ce jeudi 24 septembre, les différents types de violences infligées à des réfugiés et migrants en Libye, et ce, dans un « climat d’impunité presque total ».

Le rapport intitulé « entre la vie et la mort: des réfugiés et migrants pris au piège dans un terrifiant cycle de violences », révèle que des dizaines de milliers de femmes et d’hommes réfugiés ou migrants subissent différentes violences dont « homicides illégaux », « tortures », et  » violences sexuelles ».

Le rapport présente « les terrifiants récits de réfugié·e·s et de migrant·e·s qui ont été victimes ou témoins d’un vaste ensemble de violences en Libye, notamment d’homicides illégaux ; de disparitions forcées ; d’actes de torture et d’autres formes de mauvais traitements ; de viols et d’autres violences sexuelles ; de détentions arbitraires ; de travail forcé et d’exploitation aux mains d’agents gouvernementaux et non gouvernementaux, et ce, dans un climat d’impunité presque totale », indique l’ONG.

« Le rapport contient également des informations détaillées sur des événements qui se sont produits récemment, y compris sur le transfert de personnes débarquées en Libye dans des lieux de détention non officiels – tels que la tristement célèbre Manufacture de tabac, à Tripoli – et sur l’expulsion de plusieurs milliers de réfugié·e·s et de migrant·e·s depuis l’est de la Libye », ajoute-elle.

Ces personnes réfugiées ou migrantes sont interceptées en mer « par les GCL sont ramenées en Libye, où elles sont soumises à une disparition forcée, à une détention arbitraire et d’une durée indéterminée, à la torture et à l’extorsion », dénonce Amnesty International.

« Après avoir débarqué en Libye en 2020, des milliers de ces personnes se sont retrouvées enfermées dans des centres de détention de la Direction de la lutte contre la migration illégale (DCIM), placée sous l’autorité du ministère de l’Intérieur du gouvernement d’union nationale (GUN) soutenu par l’ONU, qui contrôle l’ouest de la Libye », ajoute-elle.

Ainsi, ils « sont pris au piège dans un effrayant cycle de cruauté, avec très peu d’espoir, voire aucun espoir, de trouver un moyen sûr et légal d’y échapper », révèle Amnesty International dans son rapport.

Pire encore! Plusieurs ont dit à Amnesty International « avoir assisté à la mort de proches pendant leur détention dans des centres officiels de la DCIM ou dans des lieux où elles étaient retenues en captivité par des trafiquants ».

Selon ledit rapport, ces réfugiés et migrants ont même été contraints à participer à des opérations militaires.

« Un réfugié a dit à Amnesty International qu’en mai 2020 une milice affiliée au GUN l’a emmené, avec d’autres personnes réfugiées ou migrantes qui se trouvaient dans un centre de détention de la DCIM à Tripoli, où ils étaient tous enfermés, et les ont forcés pendant plusieurs heures à transporter des munitions entre deux positions à Tripoli. À l’époque, les combats faisaient rage à Tripoli », indique-t-on.

« Aucun échappatoire »

« Compte tenu des violences et des terribles conditions de vie, les actuels programmes de réinstallation et d’évacuation sont insuffisants et ne permettent pas de procurer aux personnes qui en ont besoin une possibilité sure et légale de quitter le pays », regrette Amnesty.

« Seules 5 709 personnes réfugiées en situation de vulnérabilité avaient pu bénéficier de ces programmes depuis 2017. Cela reflète le faible nombre de promesses de réinstallation faites par les pays qui accueillent des réfugié·e·s, notamment des pays membres de l’UE »
, fustige-t-elle.

« Les restrictions concernant les voyages imposées en raison de la pandémie de COVID-19 ont davantage encore aggravé la situation : seules 297 personnes réfugiées ont été évacuées de Libye en 2020, avant la fermeture des frontières en mars 2020 », déplore Amnesty.

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