Une enquête de l’ANADE révèle l’existence de plus de 12 000 entreprises fictives

L’agence nationale d’aide au développement des entreprises (ANADE, ex-ANSEJ) vient de révéler l’ampleur du « trafic ». Sur 22687 entreprises de jeunes financées dans le cadre du dispositif public de soutien aux entrepreneurs, l’écrasante majorité d’entre elles n’ont aucune existence sur le terrain.
© DR |L'Agence nationale d'appui et de développement de l'entrepreneuriat (ANADE)

« Dans le cadre de la démarche visant à réformer et à restructurer l’ANADE, une analyse de données concernant l’existence des petites entreprises sur le terrain, plus de 22 687 PME ont été visitée durant la période de septembre 2022 à nos jours », explique l’agence d’un communiqué publié sur sa page Facebook.

Selon la même source, le nombre de sociétés actives était de 8464. « En revanche, 12528 PME n’ont aucune existence sur le terrain, alors que 1448 ont acheté les équipements nécessaires, mais elles ne sont pas en activité », souligne l’ANADE. Ces chiffres ne représentent qu’une partie infime des financements accordés aux jeunes entrepreneurs durant les 20 dernières années dans le cadre de l’ANSEJ et autres dispositifs de création des entreprises. L’enquête de l’ANADE risque de révéler une véritable gabegie, d’autant que des centaines de milliers de jeunes entrepreneurs avaient bénéficié d’importants financements, pour très peu de résultats, voire des résultats nuls.

L’ANADE, selon toujours ce communiqué, espère, à travers ce travail, « débusquer les tricheurs ». « L’analyse de ces statistiques vise à assurer une transparence totale de ces financements et garantir un environnement plus propice aux petites entreprises loin des transactions suspectes telles que la surfacturation, le transfert de fonds publics de leur principal destination »,  indique la même source.

Au début de mois de janvier dernier, le ministère de l’Économie de la connaissance, des Startup et des Micro-entreprises avaient annoncé le début de l’examen approfondi de l’état de l’Agence depuis que cette dernière a été placée sous sa tutelle en octobre dernier, et avait relevé la nécessité de procéder à « des changements structurels dans les dispositifs de soutien des activités mis en place par l’État.

 Par ailleurs, l’ANADE avait également lancé des poursuites judiciaires contre les fournisseurs impliqués dans des affaires de corruption et ceux ayant escroqué les porteurs de projets.

Une commission ministérielle présidée par le ministre en chargé du secteur a aussi a conclu à la nécessité d’introduire des « changements structurels au sein de cette agence », en vue d’assurer son passage d’une approche sociale à une approche économique.

Ces réformes interviennent, selon le même ministère, « suite aux nombreux dépassements que l’ANADE a connus depuis sa création, notamment à travers la propagation du phénomène des projets fictifs et des prestataires corrompus impliqués dans la dilapidation de l’argent public » .

 

 

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