« La nature et l’ampleur écrasante de l’assaut israélien sur Ghaza et les conditions de vie destructrices qu’il a causées révèlent une intention de détruire physiquement les Palestiniens en tant que groupe », indique la rapporteuse spéciale des Nations unies pour les territoires palestiniens, Francesca Albanese.
La rapporteuse, mandatée par le Conseil des droits de l’Homme, doit présenter son rapport aujourd’hui devant cette enceinte onusienne à Genève.
Le rapport – intitulé « Anatomie d’un génocide » – conclut « qu’il existe des motifs raisonnables de croire que le seuil indiquant que des actes de génocide » ont été commis « contre les Palestiniens à Ghaza a été atteint ».
Dans ses conclusions, Mme Albanese liste trois actes de génocide : « meurtre de membres du groupe ; atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe ; et soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ».
Il s’agit là de trois des cinq actes de génocide qui figurent dans la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide.
La représentation israélienne auprès des Nations unies à Genève a « totalement rejeté le rapport ».
Les États-Unis ont également réagi au rapport de Francesca Albanese en affirmant n’avoir « aucune raison de croire qu’Israël ait commis des actes de génocide à Ghaza ».
Le 12 février Israël avait annoncé avoir interdit l’entrée sur son territoire de Mme Albanese.
Dans son rapport, Mme Albanese affirme que « les schémas de civils tués qui avaient évacués vers le sud [de Ghaza], combinés aux déclarations de certains hauts responsables israéliens déclarant leur intention de déplacer de force les Palestiniens hors de Ghaza et de les remplacer par des colons israéliens, conduisent raisonnablement à déduire que les ordres d’évacuation et les zones de sécurité ont été utilisés comme outils génocidaires pour parvenir à un nettoyage ethnique ».
« Les actes génocidaires ont été approuvés et mis en œuvre à la suite de déclarations d’intention génocidaire émanant de hauts responsables militaires et gouvernementaux », accuse le rapport.
Il accuse Israël d’avoir de facto traité « un groupe entier » et son infrastructure comme étant « terroriste » ou « soutenant le terrorisme », « transformant ainsi tout et tout le monde en cible ou en dommages collatéraux ».
Dans son rapport, Mme Albanese affirme que « le génocide israélien contre les Palestiniens à Ghaza est une étape supplémentaire dans un long processus d’effacement par les colons ».
Pour rappel, fin janvier, la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye, saisie par l’Afrique du Sud pour violation présumée de la Convention sur le génocide de 1948, a appelé Israël à « prendre toutes les mesures en son pouvoir » pour prévenir tout acte de génocide.
Avec AFP