Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ahmed Attaf a annoncé mercredi à New York que l’Algérie a décidé d’apporter une contribution financière exceptionnelle de 15 millions de dollars à l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA).
Dans une allocution lors de la réunion du Conseil international de sécurité sur l’UNRWA, M. Attaf a indiqué que « l’Algérie, sur décision du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, annonce l’octroi d’une contribution financière exceptionnelle de 15 millions USD au profit de l’UNRWA, qui vient s’ajouter aux précédentes contributions accordées directement par l’Algérie à l’Autorité palestinienne ».
L’Algérie estime que cette initiative « est un véritable devoir et un engagement inéluctable qui nous incombent ainsi qu’à d’autres membres de la communauté internationale », a-t-il indiqué.
Les attaques de l’armée israélienne contre l’Office…dans le but « d’enterrer la cause palestinienne »
Le ministre a affirmé, par ailleurs, que les attaques dirigées par l’armée israélienne d’occupation contre l’Office « dans le but d’enterrer la cause palestinienne » appelaient « une position internationale courageuse et résolue pour la protection de l’office et la pérennité de ses activités ».
Attaf, qui a rencontré au siège des Nations-Unis le Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), Philippe Lazzarini, a précisé que « l’occupation cible l’office dans le cadre de son plan visant à enterrer la cause palestinienne, à vider le projet national palestinien de sa substance et à saper les piliers et les fondements de l’Etat palestinien ».
Si l’UNRWA est ciblé « c’est aussi parce qu’il reflète les caractéristiques du réfugié palestinien auquel l’Organisation des Nations Unies a dédié une agence à part entière en charge de ses affaires à l’exclusion des autres réfugiés de par le monde, outre son rattachement à la résolution 194 de l’Assemblée générale et les résolutions ultérieures ayant consacré le droit des réfugiés palestiniens au retour dans leurs foyers, leurs terres et leur patrie », a expliqué le ministre des Affaires étrangères.
Dans ces circonstances, « la communauté internationale est appelée à prendre une position courageuse et résolue pour la protection de l’UNRWA et la pérennité de ses activités vitales au profit de millions de réfugiés palestiniens, une position qui doit permettre de conforter le statut juridique de cet office, de couper court aux tentatives sionistes visant à transférer ses tâches à des organisations et organismes alternatifs et d’asseoir des mécanismes garantissant un financement suffisant, permanent et pérenne de ses activités en l’intégrant dans le budget de notre organisation onusienne », a affirmé M. Attaf.
Dans cette optique, « l’Algérie a salué la réticence d’un nombre croissant de membres de la communauté internationale à geler leurs contributions financières à l’UNRWA, tout en appelant les autres pays concernés à suivre cette position juste et équilibrée, car il s’agit là de répondre aux appels à la détresse de milliers, voire de millions de Palestiniens déracinés, déplacés et privés d’un toit, de secours et des conditions de vie et de subsistance les plus élémentaires », a-t-il souligné.
« La nécessité pour l’UNRWA de continuer à exister aussi longtemps qu’il y aura des réfugiés palestiniens »
Celui-ci a affirmé en dernier lieu que « l’Algérie demeure convaincue de la nécessité pour l’UNRWA de continuer à exister aussi longtemps qu’il y aura des réfugiés palestiniens, de même qu’elle reste convaincue que le droit au retour des réfugiés est un droit inhérent, inaliénable et imprescriptible qui ne saurait faire l’objet de marchandage ni être dénié, et que la cause palestinienne constitue un tout indivisible qui ne tolère ni fragmentation ni morcellement ».
Il faut rappeler, en dernier lieu, que plusieurs pays occidentaux, les Etats-Unis en tête, avaient annoncé le gel de leur financement au mois de janvier dernier à la suite d’accusations lancées par Israël quant à la supposée « implication » de certains des employés de l’Agence dans les opérations des factions palestiniennes. Des « allégations » rejetées par le premier responsable de l’UNRWA, Philippe Lazzarini. Par la suite, plusieurs pays, notamment européens, ont décidé de lever le gel.
Les autorités israéliennes agissent depuis plusieurs années pour mettre un terme à la mission de l’Agence. Cette dernière est un rappel que la question palestinienne en général, et celle des réfugiés et du droit de retour en particulier est toujours posée sur la table.