Venezuela : les USA « reconnaissent » Edmundo Gonzalez, « ridicule » juge Caracas

Le gouvernement américain sortant de Joe Biden a annoncé mardi 19 novembre 2024 qu'il reconnaissait le candidat de l'opposition vénézuélienne, Edmundo Gonzalez Urrutia, comme le « président élu » du pays à la suite de l’élection présidentielle qui s’est tenue en juillet dernier. Annonce jugée « ridicule » par le régime du président Nicolas Maduro.
© DR | Le président du Vénézuela, Nicolas Maduro, 61 ans, a été réélu pour un troisième mandat le 28 juillet 2024

Le gouvernement américain sortant de Joe Biden a annoncé hier qu’il reconnaissait le candidat de l’opposition vénézuélienne Edmundo Gonzalez Urrutia comme le président élu du pays.

« Le peuple vénézuélien s’est exprimé de manière retentissante le 28 juillet et a fait de @EdmundoGU le président élu », a écrit le patron de la diplomatie américaine Antony Blinken sur le réseau social X.

« La démocratie exige le respect de la volonté des électeurs », a-t-il ajouté depuis Rio de Janeiro où il a participé au sommet du G20 aux côtés du président Biden, qui quittera le pouvoir le 20 janvier pour le remettre au président républicain élu Donald Trump.

Washington n’avait pas reconnu la victoire de Nicolas Maduro à la présidentielle du 28 juillet, dont il a été proclamé vainqueur par le Conseil national électoral et la Cour suprême, alors que l’opposition a crié à la fraude revendicant la victoire de son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia.

Les États-Unis avaient affirmé que ce dernier avait remporté le plus grand nombre de voix, mais sans jamais avoir parlé officiellement de « président élu ».

« Ridicule », tonne Caracas

À Rio lundi, Antony Blinken s’était réuni avec plusieurs homologues d’Amérique latine pour évoquer la situation au Venezuela, selon le département d’État. La réaction de Caracas n’a pas tardé.

« Ridicule […] Blinken, un ennemi avoué du Venezuela, insiste pour recommencer [avec Gonzalez Urrutia] cette fois avec un Guaido 2.0 soutenu par des fascistes et des terroristes subordonnés à la politique américaine », a tonné le ministère des Affaires étrangères faisant référence à Juan Guaido, auto-proclamé président en 2019 et reconnu alors comme président par intérim par les États-Unis.

« Dans les derniers jours de son gouvernement, il [Blinken] devrait se consacrer à la réflexion sur ses échecs […] et écrire les mémoires sur la façon dont la révolution bolivarienne lui a fait mordre la poussière de la défaite, tout comme ses prédécesseurs », a attaqué le ministre des Affaires étrangères Yvan Gil en accusant son homologue américain d’ « essay[er] de renverser la démocratie vénézuélienne ».

La reconnaissance de Washington intervient en pleine transition du pouvoir entre l’administration Biden et celle du président élu Trump. Le 45ᵉ et bientôt 47ᵉ président des États-Unis a nommé le sénateur républicain Marco Rubio, fils d’immigrés cubains, premier hispanique à occuper le département d’État et partisan d’une ligne dure contre le Venezuela et Cuba.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump avait imposé une politique de pression maximale pour tenter d’évincer le président Maduro du pouvoir. Ni les États-Unis, ni l’Union européenne, ni plusieurs pays d’Amérique latine ne reconnaissent l’élection de Maduro, au pouvoir depuis 2013.

Avec AFP

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