Verdict du tribunal de Sidi M’hamed : La famille de Ihsane El Kadi réagit

La famille du journaliste et directeur d’Interface Media, éditrice de Radio M et Maghreb Emergent, a réagi au verdict prononcé dimanche 2 avril par le tribunal de Sidi M'hamed  à Alger.
© DR | Ihsane El Kadi, journaliste, directeur des médias Radio M et Maghreb Emergent

Dans un communiqué rendu public et partagé sur les réseaux notamment par sa fille Tinhinane El Kadi, le même jour, en fin de journée, la famille de Ihsane El Kadi a estimé que « cette condamnation s’est fondée sur un dossier qui se caractérise par une vacuité ahurissante ». « Contrairement aux apparences, nous considérons ce déni de justice commis à l’encontre d’Ihsane El Kadi comme une victoire », a estimé la famille. D’abord, « à travers son boycott d’une justice mise au pas, sa courageuse défense de rupture », et par « sa capacité à mettre sous les projecteurs de l’opinion internationale cette terrible répression qui s’abat sur les libertés collectives et individuelles en Algérie ».

Tout en lui réitérant leur « soutien inconditionnel » réaffirmant leur « appui pour son noble, juste et incessant combat pour une presse algérienne libre, professionnelle et indépendante », les membres de la famille de Ihsane El Kadi, ont tenu à « remercier tous les amis de la liberté » qui les ont « soutenu et continuent de le faire malgré les pressions ».

« Quelques heures seulement après l’arrestation d’Ihsane, des avocats se sont constitués, en Algérie et ailleurs dans le monde, pour le défendre. Des organisations et d’autres organismes de défense des droits de l’Homme se sont mobilisés pour sa libération. Les plus grands titres de la presse internationale lui ont consacré des articles, des analyses et des portraits. Des milliers d’individus soucieux du droit à une presse libre ont signé les pétitions demandant la relaxe d’Ihsane et la levée des scellées des locaux de Radio M et Maghreb Emergent », rappelle-t-on dans ce communiqué.

En dernier lieu, la famille du journaliste a eu une pensée « aux centaines de détenus d’opinion, aux femmes et aux hommes dont le seul tort est d’avoir rêvé d’une Algérie juste, libre et démocratique », en particulier « aux sans noms, aux oubliés des médias, aux invisibles, aux sans voix, aux abandonnés des campagnes et à leurs familles, seuls face à une machine à broyer la vérité, à broyer l’espoir ».

Il est utile de rappeler que le directeur d’Interface Media a été condamné, dimanche 2 avril, à 5 ans de prison dont deux ans avec sursis. Le juge a également décidé la dissolution de la société Interface Média, éditrice de Radio M et Maghreb Emergent, la confiscation des biens, 10 millions de dinars d’amende ainsi qu’un million de dinars de dédommagement à l’Autorité de régulation de l’audiovisuelle (ARAV), qui s’est constitué partie civile, deux mois après la constitution du dossier.

El Kadi Ihsane avait été arrêté dans la nuit du 23 au 24 décembre 2022 et placé en détention provisoire le 29 décembre 2022 après quelques jours de garde à vue dans les locaux de la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI) à Alger. Il est poursuivi en vertu des articles 95 et 95-bis du Code pénal relatifs à la réception de fonds de l’étranger à des fins de propagande.

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