La violence et l’insécurité dans les écoles de la wilaya de Tamanrasset sont tellement répandues qu’elles semblent inévitables en cette période de fin d’année scolaire. Il suffit d’effectuer une petite virée dans les établissements relevant de ce secteur névralgique pour se rendre compte de la gravité de la donne ou encore de l’ampleur prise par ces deux phénomènes préoccupants.

« Le directeur de l’éducation doit se pencher sérieusement sur cette problématique qui a pris plusieurs formes » a averti Karim, un parent d’élève qui nous a décrit un affrontement digne d’un film hollywoodien, lequel a été enregistré, tout récemment, au CEM Larbi Tbessi d’Elwiam.

L’enceinte de l’école, relate-t-il avec stupéfaction, a vécu un affrontement qui a failli tourner au drame entre deux factions rivales constituées essentielles d’élèves du même établissement. Ces derniers, raconte ce parent qui dit avoir été témoin d’une scène de violence sans précédent, n’hésitaient pas à en venir aux mains, usant gourdins et couteaux pour livrer une véritable bataille rangée.

Animés par un sentiment belliqueux qui dénote visiblement une propension à se disputer à tout prix, les élèves belligérants ont, en l’espace de queleques minutes plongé leur CEM dans la psychoce et une atmosphère de violence qui en dit long sur le mal qui affecte profondément le secteur de l’éducation dans cette wilaya du Grand Sud.

Il a fallu l’intervention d’escadrons de sécurité pour remettre de l’ordre et disperser les bandes de bagarreurs. « La démission des parents dans l’éducation des enfants n’est pas sans conséquence puisqu’elle a remarquablement favorisé ces comportements violents et la délinquance en milieu scolaire. Il est temps d’agir pour sauver le peu qui reste de ces écoles qui semblent être transformées en zone de non droit où chacun fait malheureusement comme bon lui semble» s’indigne Omar, un autre parent d’élève qui a tiré à boulet rouge sur les responsables de ce secteur pour leur laxisme et laisser-aller.

saisies de psychotropes

D’après notre interlocuteur, ces scènes de violence se reproduisent chaque fin d’année scolaire, sans parvenir à une solution opérationnelle en mesure de mettre fin à ce phénomène, résultant généralement des conflits interpersonnels entre élèves et enseignants et élèves et administration. « L’éducation à Tamanrasset est agonisante. Les responsables sont plutôt préoccupés par l’entretien de leur image sur les espaces virtuels que d’investir le terrain et s’attaquer aux problèmes qui menacent sérieusement nos enfants. Je vous invite à venir le dernier jour des examens pour constater de visu cette métastase qui affecte le secteur de l’éducation à Tamanrasset» se lamente Omar, non sans rappeler le nombre de saisies de psychotropes opérées par les policiers depuis le début de l’année dans l’établissement où sont scolarisés ses deux enfants.

Pour de plus amples informations sur ce phénomène et sur d’éventuelles mesures prises par la tutelle pour y remédier, nous avons essayé de joindre, ce mercredi 17 mai, le directeur de l’éducation de la wilaya de Tamanrasset, Haroune Bélaid. Cependant, ce dernier semble être trop occupé pour répondre à nos appels.