Visas: le business des rendez-vous discuté au Sénat français

«Le marché» des rendez-vous de visas pour la France longtemps dénoncé en Algérie par les demandeurs de visa, en particulier les étudiants nombreux à être confrontés à la difficulté e trouver une date de dépôt auprès des prestataires conventionnés avec le Consulta de France, fait polémique désormais dans le milieu politique français. La question atterrit au niveau du Sénat.

La ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, est interpellée par un sénateur Républicain, parti de droite, sur ce qu’il qualifie de «business» des rendez-vous.

Dans sa question écrite du 3 novembre dernier, Arnaud Bazin, sénateur du Val-d’Oise, attire l’attention de la ministre sur le fait que «le dispositif technique sur le site internet dédié, ouvre un nombre de créneaux mis en ligne quotidiennement limité et peu compréhensible». Mais, le «clic» sur un créneau apparemment libre «n’entrainant aucun effet».

Le sénateur rappelle qu’il y a eu déjà un rapport parlementaire remis à l’Assemblée nationale en janvier 2021, qui pointe «l’essor du business des rendez-vous de visas» et la difficulté liée à la prise de rendez-vous «étant accentuée par la multiplication des officines qui préemptent tous les créneaux dès leur ouverture sur internet et les ‘’revendent’’ aux demandeurs à des tarifs forts rémunérateurs pour elles».

En Algérie, les demandeurs de visas à la recherche d’un rendez-vous, savent très bien de quoi s’agit-il. En effet, des responsables d’agences de voyages et de cybers-café, disposent, semble-t-il, de «logiciels» qui absorbent un nombre important de rendez-vous dès qu’ils sont disponibles, puis les revendent aux demandeurs. Les prix varient entre 5000 DA et 35.000 DA pour les rendez-vous les plus chers.

Dans sa question, le sénateur français cite le prestataire TLS contact, société gestionnaire du dispositif d’inscription aux rendez-vous de dépôt de dossier, «gratuit mais apparemment le plus souvent non-fonctionnel» qui, dit-il, «propose des services payants ‘’d’aide à la constitution du dossier’’ et un supplément, lui aussi payant, de réception de dossier le weekend».

Tout en relevant «l’aspect discutable et juridiquement surprenant» de cette situation, le sénateur de Val-d’Oise, demande à la ministre de s’expliquer sur «les éléments statistiques du nombre de rendez-vous pris directement sur le site TLS de demande de visa pour les Algériens, sans avoir recours à ces ‘’prestataires’’ et ceux émanant de ces derniers».

Plus que ça, Arnaud Bazin interroge Colonna sur «les solutions qu’elle entend préconiser pour que les demandeurs de visa puissent obtenir des rendez-vous de façon plus transparente».

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