« À court terme, le secteur mondial du transport des conteneurs par voie maritime absorbera probablement le choc causé par les attaques contre les navires en mer Rouge, car la demande est généralement faible en janvier et février. Toutefois, si ces incidents se poursuivent en mars et avril, lorsque le commerce mondial connaît un rebond saisonnier, les contraintes de capacité pourraient déclencher une crise de la chaîne d’approvisionnement comparable à celle de 2021-2022 », affirme la banque mondiale dans son communiqué.
Selon la même source, la « source des tensions sur les chaînes d’approvisionnement est différente aujourd’hui, mais le résultat pourrait être le même ». « Les principaux transporteurs de fret, dont Maersk et Hapag-Lloyd, ont suspendu leurs opérations par le canal de Suez pour éviter la mer Rouge et déroutent leurs navires par le cap de Bonne-Espérance, ce qui ajoute 3 000 à 3 500 milles nautiques (5 500 à 6 500 km) et sept à dix jours au trajet habituel entre l’Europe et l’Asie. Selon les estimations, cette distance supplémentaire pourrait réduire la capacité de transport maritime de 700 000 à 1,9 million de conteneurs standard (équivalents vingt pieds, ou EVP) », explique la même source.
Les coûts supplémentaires de l’itinéraire autour du cap de Bonne Espérance — qui incluent jusqu’à un million de dollars de carburant pour chaque trajet aller-retour — se traduisent, selon la Banque mondiale, par des tarifs de transport maritime plus élevés.
« Un million de dollars supplémentaires »
« Maersk ajoute à ses tarifs de transport (contractuels et spots) un ‘’supplément pour perturbation du transit’’ de 200 dollars par EVP pour les trajets entre l’Asie de l’Est, l’Europe du Nord, la mer Méditerranée et la côte Est des États-Unis. Cette majoration s’ajoute à une ‘’surtaxe de haute saison’’ de 300 dollars et de 1 000 dollars par EVP. MSC, une autre compagnie mondiale de transport maritime par conteneurs, a déclaré qu’elle imposerait une ‘’surtaxe pour circonstances exceptionnelles’’ de 500 dollars par EVP sur les expéditions de l’Europe vers l’Asie et le Moyen-Orient », explique la même source.
Ces tarifs, estime la même source, s’expliquent aussi par l’augmentation des frais de carburant estimés, selon la même source, à un million de dollars supplémentaire pour chaque aller-retour. « Les taux spot ont encore plus augmenté. Le tarif pour un trajet de l’Asie vers l’Europe a grimpé à plus de 3 000 dollars par conteneur de 40 pieds, soit trois fois plus que le tarif le plus bas en 2023 (environ 1 000 dollars). Cela pourrait refléter le fait que les exportateurs asiatiques se disputent à nouveau les créneaux d’expédition en prévision de perturbations majeures de la chaîne d’approvisionnement », souligne encore la Banque mondiale.