Rentrée scolaire : faire les « foires » pour économiser…

De plus en plus de citoyens se déplacent aux foires des articles scolaires à la recherche des « bonnes opportunités ». Les prix des fournitures scolaires ont connu une hausse importante durant l’année passée. Il y a eu un « léger » recul cette année, mais sans revenir aux niveaux d’avant. 
© INTERLIGNES | Quelques visiteurs attendant l'ouverture de la Foire des articles scolaires à la Safex

La deuxième édition de la Foire de la rentrée scolaire s’est ouverte mardi 5 septembre 2023 au Palais des expositions (Safex). Elle se poursuivra jusqu’au 20 du mois en cours. Aujourd’hui, à son deuxième jour, l’affluence n’était pas au rendez-vous, du moins durant la matinée. « Hier, il y a eu plus de monde durant l’après-midi », nous dira un employé des lieux.

Vers dix heures, quelques personnes, une vingtaine tout au plus, attendaient déjà l’ouverture de la porte du pavillon central de la Safex, qui accueille cette foire. « L’ouverture se fera à dix heures trente », dit un agent à un visiteur.

Une quarantaine d’exposants, avait annoncé l’organisateur, la Société algérienne des foires et expositions (SAFEX), devaient proposer « des fournitures scolaires et des livres au profit des élèves à des prix compétitifs et raisonnables ». Beaucoup d’entre eux sont spécialisés dans le livre parascolaire. On y trouve, entre autres, l’ « Edition El Koutoub El Ilmia », « El Baraka » ou encore « El Mouassara El Djadida ».

Le livre scolaire est représenté par l’Office nationale des publications scolaires (ONPS) qui dispose d’un stand important. Les livres de tous les paliers de l’enseignement sont disponibles et au tarif officiel. Un stand très prisé, les parents devant de toutes manières acheter pour leurs enfants ces livres. « Les prix n’ont pas changés par rapport aux années précédentes », dira l’un des vendeurs à un client.

Mais la problématique réside, bien entendu, dans les fournitures scolaires, notamment les cahiers qui ont connu, durant la rentrée passée, une importante hausse, un cahier de 96 pages ayant passé de 50, 60 dinars à 90 dinars. Si les citoyens se déplacent dans ces foires, c’est beaucoup plus dans l’espoir de faire quelques économies dans l’achat des fournitures par rapport aux prix proposés dans les magasins « ordinaires ».

Deux stands proposaient des cahiers, deux autres pour les autres articles, notamment les stylos et crayons, avec la présence par exemple de « FABS » (Fabrication d’Articles de Bureaux et Scolaires), représentant aussi de la marque « Schneider ». Il y avait aussi un stand de la marque « Techno ». « Ce n’est pas suffisant. Deux stands seulement pour les cahiers. C’est ce qu’on recherche le plus », dira un visiteur, qui faisait remarquer par la suite qu’ « il n’y avait pas une grande différence dans les prix avec ceux des commerces ».

Au niveau des deux stands qui proposaient des cahiers, celui de 96 pages, de la marque « El Hillal », très appréciée, est cédé à 80 dinars. Chez les commerçants, il est vendu à 85 dinars. « Il y a un léger recul par rapport à l’année passée, mais les prix ne sont pas revenus à leur niveau d’avant », note une dame venue de la région Ouest de la capitale. Les « gros » cahiers, les registres par exemple, sont presque au même tarif. Un « trois mains avec ressort » est vendu à 500 dinars. « C’est peut-être intéressant pour celui qui achète des quantités importantes », nous dira un autre visiteur. Pour ce dernier, la foire des articles scolaires des « Sablettes » est plus intéressante. Organisée par le ministère du Commerce, celle-ci est destinée à la vente « directe » des fabricants vers le consommateur. D’où la différence des prix. « Aux Sablettes, il y a des cahiers de 96 pages à 65 dinars », nous dira le même interlocuteur.

En ces temps marqués par une inflation importante des prix de certains produits, que ce soit pour l’alimentaire ou, comme à l’occasion de la rentrée scolaire, pour ce qui est des fournitures – l’année passée, certains producteurs avaient évoqué la hausse des prix du papier sur le marché mondial –, beaucoup de citoyens sont à la recherche des « bonnes opportunités » à l’effet de faire des économies.

« Si l’on ajoute le sac au dos et le tablier, les dépenses d’un enfant scolarisé peuvent atteindre 10 000 dinars », nous dira un autre père de famille.

L’Etat accorde aux plus démunis une prime de scolarité solidaire de 5000 dinars par enfant. Elle était de 3000 dinars avant 2022. Les plus démunis sont ceux qui perçoivent un salaire équivalent ou inférieur au SNMG (Salaire national minimum garanti) qui est de 20 000 dinars. L’année passée, près de quatre millions d’élèves, sur onze millions d’inscrits, ont bénéficié de cette prime, avait indiqué le ministère de l’Education.

Beaucoup de familles rencontrent d’énormes difficultés, sur le plan financier, à l’occasion de la rentrée scolaire. D’où leurs intérêts pour ce genre de foires. Pour peu que les prix proposés soient « intéressants ».

 

 

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