Dans la nuit de vendredi 21 à samedi 22 avril, les fortes explosions qui ont secoué la capitale, Khartoum, ces derniers jours ont diminué. Mais dès le matin, les échanges de tirs ont repris, rapportent des témoins.
Pourtant, la veille, l’armée a annoncé avoir « accepté un cessez-le-feu de trois jours » pour la fête de l’Aïd al-Fitr. Auparavant, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, et le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, entre autres, ont appelé à un cessez-le-feu.
Khartoum a été le théâtre de certains combats parmi les plus féroces, avec des frappes aériennes, des chars dans les rues et des coups de feu dans les quartiers densément peuplés. Mais la violence a fini par gagner l’ensemble du pays.
Les combats ont fait rage notamment au Darfour, l’une des régions les plus pauvres du Soudan, où « la situation est catastrophique », selon un docteur de Médecins sans frontières (MSF).
Plan d’évacuation en cours d’élaboration
Des plans d’évacuation des ressortissants étrangers au Soudan sont en cours d’élaboration. Les États-Unis, la Corée du Sud et le Japon ont déployé des forces dans les pays voisins, et l’Union européenne envisage de prendre des mesures similaires.
Vendredi, le département d’État américain a fait savoir que la situation était encore trop risquée pour permettre l’évacuation du personnel de l’ambassade. Aussitôt, les FSR du général Daglo, très actives sur les réseaux sociaux, ont répondu être « prêtes à ouvrir tous les aéroports du Soudan » pour que « les pays amis voulant évacuer leurs ressortissants » puissent le faire.
La violence pourrait plonger encore des millions de personnes dans la faim au Soudan. Dans le pays, 15 millions de personnes, soit un tiers de la population, ont besoin d’aide, selon le Programme alimentaire mondial (PAM).
Des analystes redoutent que les pays de la région ne basculent dans le conflit. Des mesures urgentes sont nécessaires pour empêcher qu’il ne dégénère en « guerre civile à part entière », a averti l’International Crisis Group (IGC).
Le différend entre les généraux Burhane et Daglo porte sur l’intégration prévue des forces de sécurité soudanaises dans l’armée régulière.
Un bilan publié par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) fait, pour l’heure, état de 413 morts et 3.551 blessées dans les combats.